Le dispositif «  Plus de maîtres que de classes  », une opportunité pour changer les pratiques enseignantes ?

L’objet de cette recherche est de comprendre en quoi le dispositif «  Plus de maîtres que de classes  » peut ouvrir de véritables perspectives de changement dans les pratiques enseignantes, en présentant les changements effectifs qui ont déjà pu être observés lors des premiers mois de sa mise en place. Cette étude s’appuie sur un recueil de données déclaratives de 18 enseignants de 6 écoles de 3 départements lorrains (sur les 12 écoles concernées par la réforme durant l’année scolaire 2013/2014). Les premiers changements observables le sont dans la capacité des équipes à mettre en place des organisations pédagogiques variées. Le second domaine d’évolution concerne le développement de la coopération. Le troisième consiste en une amélioration sensible de l’accompagnement au plus près des élèves. Enfin, beaucoup d’enseignants ont mis en avant la possibilité d’utiliser des pédagogies préconisées (plus de manipulations, plus de différenciation, plus d’activités de métacognition), difficiles à mettre en place lorsque le maître est seul. Si on se réfère à la définition de la pratique de Morfaux et Lefranc («  exercice de l’activité volontaire visant à mettre en oeuvre les principes et lois d’une science, les procédés d’une technique, les règles d’une morale  »), ainsi qu’aux effets attendus de ce dispositif définis par l’IFÉ, on peut caractériser les changements suivant leur degré de «  profondeur  » : – Des changements que j’ai qualifiés de «  mécaniques  » (par comparaison avec l’introduction d’un élément nouveau dans une machine) qui touchent les modalités de travail (utilisation d’organisations pédagogiques variées), les méthodes (par exemple la compilation de méthodes de lecture par les deux enseignants co-intervenant), les postures pédagogiques (observation, enseignement, étayage, accompagnement, contrôle) adoptées par les deux enseignants en binôme, souvent en alternance (et notamment une posture d’observation habituellement peu exercée par le maître titulaire), une utilisation accrue de pédagogies recommandées (manipulation, différenciation, activités de métacognition). – Des changements liés à la réflexivité des acteurs : les échanges rendus nécessaires par le co-enseignement développent une rationalisation des savoirs, une plus grande maîtrise, une plus grande efficacité individuelle et collective. – Des changements plus décisifs pourraient être encore envisagés si les acteurs bénéficiaient de la possibilité de réaliser plus systématiquement une démarche résumée par les verbes : pratiquer, analyser, généraliser, transférer (cycle de Kolb). Cela nécessiterait d’interroger la mise en place d’une analyse de pratique (ou activité équivalente) en formation initiale, et en formation continue des équipes. Ce dernier aspect pose également la question de l’implication des équipes de circonscription dans l’accompagnement du dispositif. Consultez : – la présentation du mémoirele mémoireExpérithèque

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