Le collège
poursuit son action sur la mémoire en s’appuyant sur l’histoire et sur les arts plastiques : en lien avec la thématique de la
2ème Guerre Mondiale, les élèves mènent un travail photographique à partir du vêtement (les années précédentes ce travail a porté sur
la boîte « réceptacle de la mémoire », sur
le corps, sur
les objets et sur
le portrait).
Le vêtement est une peau artificielle qui met en scène notre nudité pour mieux la dissimuler. Il y a cette mince couche entre soi et le monde que Didier Anzieu appelait le « moi-peau » ». Cette surface nous protège et nous permet en même temps d’entrer en contact avec les autres, de les toucher et d’être touché par eux. Le vêtement prend une grande importance dans l’expression de notre identité. C’est l’enveloppe qui est le sujet de notre investigation, ainsi sous le vêtement le corps disparaît, s’installe alors la fragilité d’une identité précaire.
La photographie du vêtement est une manière de parler de l’individu, de l’identité à la fois anonyme et singulière. Le vêtement devient une empreinte fantomatique, la trace d’une histoire. Les habits privés de leur occupant soulignent l’absence, ce qui les relie symboliquement au passage du temps, à l’humanité. « La photographie d’un vêtement ou d’un corps sont presque équivalents : il y avait quelqu’un, il y a eu quelqu’un, mais maintenant c’est parti », souligne Boltanski. Le vêtement est aussi interrogé en tant que support, support pour écrire (pour coudre) un mot, une phrase, un message de résistance.
Une action innovante : les élèvent travaillent sur la mémoire à partir de réalisations photographiques mettant en scène le vêtement pour narrer une histoire : travail photographique, travail des TICE (retouche d’images) et travail d’écriture autour des réalisations. En parallèle à ce travail plastique une réflexion sur le médium photographique est engagée. Les interventions d’un photographe permettent d’encadrer le travail des élèves sur la mise en scène du vêtement pour la réalisation de photographies en studio (au collège) puis dans des lieux chargés d’histoire (Struthof). Les enseignants d’histoire apportent une analyse du contexte historique et une réflexion sur l’utilisation de la photographie dans le régime nazi. Le professeur d’arts plastiques poursuit par une réflexion autour de la mise en scène, de la présentation des travaux dans l’espace dévolu à cet atelier, le « mini-musée » pour l’exposition de fin d’année. Cet atelier a aussi pour objectif de poursuivre le partenariat avec le FRAC pour accueillir des œuvres photographiques au sein du collège.
Découvrez :
– la fiche informative sur l’action
– le bilan de l’action
– diaporama :
Je vêtement : trace d’une histoire
– l’expérithèque
– toutes les actions de l’équipe sur le thème : art et histoire
Illustration de l’article : des détenus lors de l’appel au camp de concentration de Buchenwald. US Holocaust Memorial Museum
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